La banlieue, c'est aussi ça !

Publié le par jose

La télévision diffuse ce soir La Haine, récit d'une banlieue qui s'enflamme, et où la fiction paraît en deça de la réalité.

Mais la banlieue, c'est aussi ça :

 

 

A 32 ans, Zahia Ziouani semble s'affranchir de tout préjugé avec légèreté : elle est certes femme, jeune, d'origine immigrée et a grandi dans un HLM de Seine-Saint-Denis, mais elle est avant tout chef d'orchestre. Une exception dans un monde pétri de conventions.

"Quand on vient d'où je viens, on est plutôt orienté d'office vers une carrière de coiffeuse. Moi, je veux montrer qu'avec de la persévérance, on peut arriver à ses fins, que tout est possible", explique la jeune femme pleine d'enthousiasme, qui vient de publier "La chef d'orchestre" (éd. Anne Carrière), récit de son parcours atypique.

Née en 1978 à Paris, élevée par des parents mélomanes, Zahia Ziouani a grandi environnée par la musique classique. "On en a tous fait dans la famille", sourit-elle. Sa soeur jumelle est d'ailleurs devenue violoncelliste professionnelle.

A huit ans, Zahia, inscrite au conservatoire de Pantin, découvre la guitare classique, puis l'alto. "Le monde de l'orchestre m'intéressait déjà beaucoup", dit-elle.

A 12-13 ans, elle se rêve déjà chef d'orchestre. A 17, elle rencontre celui qui va infléchir le cours de sa destinée : le maestro Sergiu Celibidache l'accepte dans sa classe de direction d'orchestre. "Il m'a repérée, m'a appris la persévérance", se souvient cette diplômée de la Sorbonne en analyse, orchestration et musicologie.

En 1998, âgée d'à peine 20 ans, elle crée à Stains (Seine-Saint-Denis) l'Orchestre symphonique Divertimento - qu'elle dirige toujours -, composé de 70 musiciens venus d'horizons très divers qu'elle recrute "pour développer des projets artistiques un peu différents". "Je voulais faire découvrir des répertoires de la musique classique peu joués", explique-t-elle.

Spécialisée dans la musique symphonique française des XIXe et XXe siècles, Zahia Ziouani met aussi à l'honneur des compositeurs contemporains peu connus du grand public comme Henri Dutilleux ou Bruno Mantovani.

Elle dirige par ailleurs le conservatoire de musique et de danse de Stains et, depuis 2007, est le chef principal de l'Orchestre symphonique national d'Algérie, le pays de ses aïeux. "Un emploi du temps un peu chargé", reconnaît la jeune femme, mariée sans enfant, heureuse de pouvoir être un trait d'union musical entre ses deux pays de coeur.

Cheveux frisés pris en chignon, elle dirige ses musiciens avec rondeur et fermeté. "Elle recherche la précision, la finesse dans la qualité du son, tout en ayant un rapport à l'orchestre très agréable, là où d'autres chefs hommes se montrent souvent plus rigides, voire autoritaires", témoigne Berthilde Dufour, premier violon de l'Orchestre régional de Cannes-Provence-Alpes-Côtes d'Azur qui sera dirigé dimanche par Zahia Ziouani pour un concert unique à Cannes.

"Je veux être reconnue pour mes qualités et pas parce que je suis une jeune de banlieue qui a réussi", dit celle qui a été promue en 2008 Chevalier de l'Ordre du mérite. "De même, je veux montrer que la Seine-Saint-Denis peut s'illustrer dans la musique classique et à un très haut niveau", martèle la jeune femme pour qui la musique est avant tout "un partage".

Forte d'une expérience de 450 concerts en France et à l'étranger, elle s'évertue à partager ce "plaisir" de la musique avec des publics peu habitués des concerts classiques. "Ce n'est pas qu'une démarche socio-éducative, c'est avant tout un travail artistique, assure-t-elle. Je veux donner la même qualité quand je dirige salle Pleyel que quand on joue à Clichy-sous-Bois". ( source AFP)

 

Un exemple pour tous et une preuve enthousiasmante que la musique adoucit les moeurs.

 

 

 

Publié dans Initiatives

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